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La garantie des créances clients

L’aspect le plus connu de l’assurance crédit des entreprises, c’est la garantie des clients, la garantie des créances commerciales. C’est la raison principale pour laquelle les entreprises souscrivent un contrat d’assurance crédit.

La garantie va préserver l’entreprise contre les éventuels impayés en indemnisant, sur la base d’un accord de garantie préalable, le montant impayé à hauteur d’un pourcentage qui peut varier selon les contrats mais qui va se situer généralement entre 60% et 90% de la créance impayée. Certains contrats peuvent prévoir une indemnisation à 95% et 100%, mais sous certaines conditions.

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La surveillance des clients

Une fois l’accord de garantie donné sur un client, ce client va être placé sous surveillance active de l’assureur crédit. Si des changements devaient survenir dans la santé financière de ce client et dans sa pratique de règlement de ses fournisseurs, l’assureur peut modifier la garantie accordée.

La garantie peut être réduite voire supprimée, pour ces deux cas l’assureur crédit est tenu d’en informer l’entreprise qui a souscrit le contrat d’assurance. L’assuré est informé par fax et par courrier de confirmation.

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L’indemnisation des impayés

En cas d’impayé, et à la condition que la créance client ait bien été garantie, l’assureur crédit va indemniser l’entreprise assurée. Le montant de l’indemnisation va varier en fonction du montant de la garantie accordée sur le client, ce montant peut être complet c’est-à-dire correspondre au montant de la créance, comme il peut être partiel si l’encours garanti est en-dessous du montant de la créance.

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La quotité d’indemnisation

Le montant de l’indemnisation va varier suivant les montants des encours assurés et suivant si les clients sont dénommés ou non dénommés.

Pour les clients non dénommés, c’est-à-dire non dénommés auprès de l’assureur crédit, le montant de l’indemnisation se monte à 70% du montant HT de l’impayé ou à 60% du montant TTC.

Pour les clients dénommés, c’est-à-dire identifiés par l’assureur crédit, l’indemnisation se monte à 90% de la créance HT ou à 75% de la créance TTC. Suivant les assureurs crédit les contrats sont en chiffre d’affaires HT ou TTC.

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Le délai d’indemnisation

Le délai de l’indemnisation va varier suivant les types de contrat, suivant le montant de l’encours et suivant la nature de l’impayé. Des assureurs crédit vont indemniser plus rapidement que d’autres à type d’impayé égal, c’est un point à regarder dans l’offre d’assurance crédit.

Pour les petits montants (seuil à fixer), l’indemnisation peut intervenir dans le mois qui suit la demande d’indemnisation. Pour les montants plus important en non-dénommé le délai d’indemnisation est généralement de trois mois et en client dénommé, le délai est le plus souvent de cinq mois.

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Le recouvrement des créances

Le recouvrement des créances se fait sur les créances garanties comme pour les créances non garanties. Si les créances sont garanties et donc indemnisables, l’assureur crédit va procéder au recouvrement pour son propre compte afin de récupérer la totalité de la créance, ou du moins le plus possible, de manière à compenser l’indemnisation décaissée à son assuré.

Si les créances ne sont pas garanties, le recouvrement peut être effectué par l’assureur crédit pour le compte de l’entreprise via un mandat de recouvrement. L’entreprise va bénéficier ainsi de toute l’expérience de recouvrement de l’assureur crédit.

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L’information sur les clients

Un des atouts majeurs du contrat d’assurance crédit est l’information qu’il va donner sur les clients et prospects. En fonction de cette information, l’entreprise pourra déterminer sa politique de délai de paiement, en accorder ou non et pour quelle durée. Pour les prospects c’est un éclairage qui peut précéder le premier contact commercial.

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Les sources d’information

Les sources d’information sur lesquelles vont s’appuyer les assureurs pour donner un montant de garantie sont multiples et recoupées. Il y a les sources données par les sociétés de renseignement commercial, les sources données par les institutions légales (Greffe de Commerce, Bodacc, Fiben, …).

Il y a aussi les analyses des bilans pour les entreprises qui ont déjà un exercice social réalisé, les sources données par les organismes sociaux, les inscriptions de privilèges et fichage Banque de France, les renseignements bancaires, l’expérience de paiement auprès des fournisseurs.

Toutes ces informations sont recoupées au service arbitrage afin de déterminer le montant de garantie à accorder.

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Le chiffre d’affaires assurable

Le chiffre d’affaires assurable est constitué du chiffre d’affaires réalisé sur des clients assurables. Les clients assurables sont tous les clients commerciaux à l’exclusion des particuliers, des collectivités publiques et de l’Etat. Les créances commerciales non assurables sont les acomptes, les paiements comptant, les paiements avant expédition.

Suivant les contrats les déclarations de chiffre d’affaires se font au mois, par trimestre ou annuellement. Le montant du chiffre d’affaires assurable est très important à fixer car c’est la base pour fixer la prime d’assurance.

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L’arbitrage

Dans chaque compagnie d’assurance crédit le service d’arbitrage regroupe les arbitres en fonction des zones pays ou des secteurs métiers. Ainsi, des arbitres sont spécialisés sur la filière automobile ou viande par exemple, comme d’autres sont spécialisés sur l’Amérique Latine ou l’Asie.

Les arbitres donnent tous les jours leurs positions sur les entreprises qui leurs sont soumises, ils donnent une limite d’encours maximale pour chaque risque soumis. Ce sont eux qui déterminent la politique des risques des compagnies d’assurance, leurs positions se modifient en fonction de leurs appréciations des risques tout au long de la couverture client et de la position sur l’encours

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L’assurance crédit export

Dans un contrat d’assurance crédit il est possible de souscrire une garantie pour la France seule, pour l’export seul ou pour la France et l’export.

Dans le cas de garanties à l’export, certains pays vont être aisément couverts, comme les pays de la CEE et de l’OCDE, ensuite suivant les zones géographiques certains pays vont être couverts et d’autres non ou pas encore.

Il faut savoir que les assureurs crédit surveillent de très près l’évolution financière des pays en leur attribuant une note qui va déterminer les engagements de crédit. Pour les pays émergents, c’est au cas par cas que vont être données les garanties. Dans ces pays, il est cependant possible d’avoir des garanties sur des filiales de groupes internationaux.

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Le risque commercial et risque politique

L’assurance crédit couvre habituellement les créances commerciales et le crédit interentreprises. Pour certains pays qui pourraient représenter un risque politique en plus du risque commercial, il faut ajouter une prime de risque politique sous forme d’un taux, différent suivant les pays.

Les pays à risque politique sont ceux qui connaissent des instabilités politiques chroniques, des changements violents de gouvernements.

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Les clients dénommés et non-dénommés

Les clients dénommés sont ceux pour lesquels l’assuré doit demander un agrément à l’assureur pour être garanti. Les clients sont généralement dénommés au-dessus d’un certain montant d’encours client. La limite de 5 KE est couramment utilisée sur la France, mais cette limite est variable et négociable.

Pour l’export, la limite des clients dénommés peut être à 10 KE, mais là aussi c’est à déterminer entre les deux parties au moment de la signature du contrat. Par défaut, le non-dénommé se situe donc en dessous de la limite accordée au dénommé.

Pour les clients en non-dénommés il n’y a pas de demande d’agrément client à effectuer auprès de l’assureur crédit qui va assurer ces clients sur simple déclaration d’un éventuel impayé.

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La limite de décaissement

La limite de décaissement correspond au maximum que l’assureur crédit pourra décaisser en indemnisation à un assuré pour un exercice d’assurance, généralement de un à deux ans, pour un à plusieurs impayés. Cette limite de décaissement représente un multiple de la prime d’assurance de l’exercice. Ce multiple va de 10 fois la prime jusqu’à 40 fois, voire au-delà sous certaines conditions.

Le montant de ce multiple est négociable et est un point capital du contrat d’assurance car il fixe le montant global des indemnisations que l’entreprise assurée va pouvoir percevoir pendant l’exercice.

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Les encours clients

Les encours clients sont transmis en début de contrat et réactualisés régulièrement autant par l’assureur crédit que par l’assuré. L’assuré doit veiller à suivre ses encours à la hausse pour être sûr d’être toujours bien garanti, mais aussi à la baisse pour ne pas bloquer des lignes de crédit chez l’assureur.

L’assuré doit aussi veiller à supprimer les encours qu’il n’utilise plus pour ne plus devoir payer de frais de surveillance dessus. L’arbitrage est tenu de transmettre à l’assuré sa position de crédit à chaque modification donnée sur un client, réduction ou suppression de garantie.

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L’insolvabilité du client

Il y a deux types d’insolvabilité des clients. La première, l’insolvabilité présumée, dans laquelle le client refuse de payer pour tout type de raison. La carence de paiement est constatée une fois l’échéance contractuelle de paiement dépassée et le dossier peut être remis en sinistre auprès de l’assureur crédit.

La deuxième, l’insolvabilité déclarée, quand le client est placé sous procédure collective, sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire. Le dossier est alors remis en sinistre sans période de prorogation.

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Le litige commercial

En cas de litige commercial, l’assureur crédit devra attendre la fin de la procédure juridique pour déclencher son indemnisation, sauf si l’assuré souscrit une garantie contre les litiges.

Avec cette option, l’indemnisation aura bien lieu, et ensuite à l’issue de la procédure si l’assuré à gain de cause il conservera l’indemnisation, dans le cas contraire il devra rembourser la société d’assurance crédit.

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Le coût de l’assurance crédit

Le coût de l’assurance crédit est constitué du montant de la prime, des frais d’enquêtes et des frais de surveillance. Le coût de la prime est déterminé par un pourcentage (certains assureurs crédit l’indiquent en pour mille), du chiffre d’affaires assurable.

Ce pourcentage va généralement se situer entre 0.1% et 1% en fonction de la typologie de la clientèle, des zones export, de la sinistralité constatée.

Les frais d’enquêtes sont à payer au moment de l’enquête client, quand un nouveau compte client est ouvert. Ces frais d’enquêtes représentent quelques dizaines d’euros par compte client ouvert. Le tarif pour les enquêtes export est plus élevé. Les frais de surveillance courent pendant toute la durée de la couverture donnée sur un client. Ils sont également de quelques dizaines d’euros, mais par trimestre.

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La prorogation

L’assuré peut utiliser une période de prorogation avant de remettre son dossier en sinistre. Cette période commence à partir du dépassement de l’échéance de paiement. Cette période peut aller de un à trois mois.

Selon les montants garantis la prorogation peut être faite à l’initiative de l’assuré. Au-dessus d’un certain montant, l’assuré doit faire une demande de prorogation auprès de son assureur crédit.

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La délégation de garantie

La délégation de garantie permet de transmettre le droit aux indemnités à son banquier ou sa société d’affacturage. Rassurés par cette délégation d’indemnité, le banquier ou le factor sera plus enclin à financer l’entreprise.

Pour les ventes sur la France, un contrat d’assurance crédit en délégation est nécessaire pour les profils de clientèle à risque ou présumés à risque.

A l’export, la délégation est fortement recommandée. Une assurance crédit déléguée permet aussi de bénéficier de garanties en non-dénommé, ce qu’un contrat d’affacturage classique par exemple ne pourra pas offrir.

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